tu y as mêlé tes instruments
tu y as mêlé tes instruments
sous la pluie, la chaleur de son cou
quelques gouttes de pluie et
sa langue, qui la réchauffe ?
froid hivernal
une pommade débordant du tube
oubliée la peau désirée d’un lendemain
qui la réchauffe ?
le noir a viré
du bleu à l’orange
sous mes paupières
en feu
les yeux sombres allumés
flamme de toute
innocence en dégel
une banquise dérive
et le corps
émergeant de l’eau
l’ours blanc, sur lit de marne et bruyères
un corps qu’on n’habite plus
une frontière sautillante
échappée de la cocotte-minute
le sexe saille
vaille que vaille
la main s’affaire
épaisse chaude
et humide
un grain de peau – la tenir
entre les mains, l’allumer
la contraignant au mouvement /
/ la contraignant au mouvement
les limites de leur union
contre nature
perspective abolie
lune polie
rousses failles au sol, fruits d’érable en suspension
nudité sous les cuissardes
la racine était trempée dans la sanguine
les cris fusaient
allongée dans la terre
et
fermé les yeux fermé les yeux
froissés sans leurs vêtements
l’envie de fumer de boire aussi
peut-être
millimètre après millimètre
reflux de peaux
larynx obturé
un chat dans la gorge
grumeaux
coagulats (?)
ardoise et lait caillé
to have a hump in one’s throat
ou encore
I have got a frog in my throat
aspirer se remplir souffler au dehors
comprimer les cordes
bondage sacré mon corps est quérant
ta parole comme un gaz
tu écrivais comme un chat
tu as vidé les formes pleines
scansion, torsion, innervation
tu m’as retournée
un enlèvement
tu y as mêlé tes instruments