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Des lieux

Les Ateliers de traverse

déclinent leurs activités

dans plusieurs régions

Agenda

 Actualités des pôles régionaux

 

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Ateliers de traverse 14

" Preuve et Epreuves du sentiment en littérature" 

décembre 2013

à Caen

 

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Ateliers de traverse 30

 

Le rêve de...

  le 19 février 2014

à Nîmes

 

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Ateliers de traverse 76

Ateliers du jeudi 

saison 2013 - 2014

à St Germain des Essourts

 

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Ateliers de traverse Lilas - Paris

Fais ton cinéma!

saison 2013 - 2014

à Paris

 
26 février 2014 3 26 /02 /février /2014 17:44

True-Detective.jpg

 

Dans la pénombre, une barge s’éloigne avec à son bord des bikers bourrés à la coke mexicaine, debout et chancelants au-dessus du bayou, aussi dangereux que les alligators qui ne dorment pas. Plus tard dans la soirée un calibre se lâche sur un pauvre bougre agenouillé en sa nudité, des gosses se terrent dans les baignoires et les hélicoptères déboulent à ras les maigres brins d’herbe. Au fond d’une bagnole à pleine vitesse, cogner encore et encore pour qu’un nom soit prononcé, cogner ! Il ne fait jamais froid en Louisiane

 

Qui n’a pas vu les épisodes de la série créée et écrite par Nic Pizzolatto et diffusée sur HBO n’envisage peut-être pas que l’éradication de sa propre violence ne se fait qu’après avoir accueilli les voix disparues, quoiqu’il en coûte.

 

Il est un bien-être que celui d’éprouver d’intenses émotions, de celles qui replongent dans le passé et ses aspérités.

 

True Détective, c’est la route des deux inspecteurs Rust Cohle et Martin Hart bordée de champs de canne à sucre, balisée par des pontons de pêcheurs au bout des mailles stagnantes que trace le fleuve en  surimpression duquel une zone industrielle délavée suffoque.

True Détective c’est un suspens qui ne laisse pas de répit sauf le temps de fabriquer un bonhomme avec une canette de Lone Star vide en une ampleur lente et tragique.

True Détective c’est sonder les origines, les doutes et les fragilités, c’est brasser l’orgueil et l’humilité de notre condition humaine.

 

On pense aux romans de James Lee Burke, au Marlon Brando des 50’s, on fredonne The Black Keys…« Nothing is ever over » comme le dirait Cohle, interprété par le charismatique Matthew McConaughey.

 

 


 

 

A voir

Un tramway nommé Désir, réalisé par Elia Kazan, 1951

Down by Law, réalisé par Jim Jarmusch, 1986

Interstellar, réalisé par  Christopher Nolan, 2014

 

A lire

Lumière d'août, William Faulkner, 1932

Dans la brume électrique avec les morts confédérés, James Lee Burke, 1993

No Country for Old Men, Cormac McCarthy, 2005

 

A écouter

Singing Bones, The Handsome Family, 2003

Rubber Factory, The Black Keys, 2004

Passover, The Black Angels, 2008

 

 

http://www.hbo.com/true-detective#/

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 11:30

Tu ne peux pas répondre si on te dit be nothing,

 

tu serres les poings, oui,

 

les veines soulignent

 

le miroir de tes pieds redressés dans leurs chaussures martyrisantes,

 

écartés d’une quinzaine de centimètres,

 

tu n’as plus de ventre, plus de seins,

 

plus de face, plus de cerveau.

 

 

 

C’est facile quand on se réfugie dans un cabinet londonien,

 

un bazar net et hypnotisant,

 

personne n’est autorisé à vivre en ce lieu,

 

tu penses bien qu’on boit seul les chablis dans ce bordel canard et bordeaux.

 

Par contre, aux gravures,

 

aux photographies, encore moins au Che,

 

on ne lance be nothing.

 

 

 

Il y a toujours un intrus,

 

même si ce n’est pas aussi drôle qu’une girafe

 

parmi des tasses de thé victoriennes.

 

Autrefois on ne vivait pas à New York

 

mais dans les années 70’ – avant l’indépendance –

 

il y eut le temps de l’Angola,

 

la genèse de la diffraction qui fait répéter be nothing

 

dans l’ennui du club Versailles.

 

 

 

C’est dans ces instants de lutte,

 

de frontière entre kung-fu et capoeira

 

que surgissent les souvenirs du père.

 

Disons qu’il se nomme Don

 

et qu’au fin fond du Canada,

 

il mène désormais une vie couleur sépia

 

dans laquelle disparaît toute perspective.

 

Sans méchanceté aucune, be nothing.

 

 

 

Tu entres chez Tosi

 

et non sans avoir fait tomber un bocal de tomates

 

tu désignes l’huile d’olive

 

puis d’un geste flou

 

tu reprends ton blouson tombé à terre

 

au pied d’une pile de cartons,

 

provoquant le cliquetis des cintres au clou rouillé

 

et de l’autre main

 

tu attrapes ta casquette,

 

lançant be nothing au moment

 

où le fauteuil sur roulettes se met à grincer.

 

 

 

Après ces instants d’arrêt sur image,

 

on a la conviction

 

que la prochaine fois

 

qu’on entendra be nothing,

 

on saura rétorquer

 

que ce que l’on croit voir

 

n’EST PAS,

 

tout en soutenant le regard du videur

 

au grain de peau tavelé,

 

tel un roi en exil à Vancouver.


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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 15:43

 

 

Jealousy / Dehors elle n’y voit point, dedans elle mate, elle s’étourdit, adolescente intense.

 

Hardiesse échappée des cercles

 

Parmi tesselles de calcaire, marbres de Carrare et pâtes de verre

 

Peux-tu m’offrir ce que je n’attends pas ?

 

Un chien colleté veillait au dernier repas de la belle

 

Je ne suis pas Charles Joseph Natoire

 

Franchir les voûtes bordées de feuilles d’acanthe et s’asseoir aux marches de marbre

 

Retrouver dans le bleu pétrole le voyage en solitaire décliné par l’homme malade

 

De qui puis-je m’éprendre ?

 

Je suis la mort de Lucrèce, les chausses de soie palombe, le front barré de vilaines cicatrices, le mouchoir trempé de larmes feintes et la main portant la dague. Je suis la mort de Lucrèce, esseulée sur une chaise basse, gorge blessée. Je suis la mort de Lucrèce, élève de Pietro Francesco à Varèse.

 

Ultime sensation de l’odeur de la cire, gris doré sous les bottes et baiser de craie bleue nordique.

 

La zootechnie ? Un paradoxe qui met fin à l’enfance.

 

 

 

Fantôme

des

marges

Il est une légende qui prétend qu’au lac de Garde, surgit à la lune une vieille femme à la tête de mort. Son fichu noir empeste l’ambroisie.

 

! Admite, toi qui ne sus obtenir rien de ce que tu désirais auprès du roi d’Iolcos !

 

On a poli le marbre, récolté le pollen, versé le lait et offert le riz

 

Me surprendre dans la lumière du patio ?

 

Au sol jouaient les enfants vêtus de couronnes florales

 

Le spectacle d’un sein sous l’organza

 

Lions et sangliers s’affrontaient

 

Ignorer la foule

 

Une poignée d’huîtres dans Venise mourante

 

Tu as répété "Je ne suis pas Jésus au milieu des docteurs". Tu étais si jeune à l’époque, j’agençais ma chevelure d’un turban rayé et me faisais appeler Mattia.

 

Traverse des bleus, le coutil qui enserre la taille loin au-dessus des champs dont la moisson deux mois plus tard emplira l’air de sa poussière, le tissu disais-je, répond au ciel (qui sait s’il est de jour ou de nuit) sans pour autant recéler l’inquiétude mais plutôt un vaste mystère par deux formes équivoques souligné. A l’est de la première colline qui se révèle - si on admet pouvoir s’approcher à l’aide d’un instrument d’optique approprié – deux individus s’éloignent de la chapelle blanche qui se découpe sur la crête.


 

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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 12:45

La cour – le contrejour - Souffrir du manque de soleil – de toi. Tu m’y as amené, non ?

Ça ne peut pas être un tableau de Corot, pas de montagne chez Corot, mais l’instable, le "je n’y reviendrai peut-être pas". Toi, tu l’as suivi, là où il revenait.

Plus jamais ne va retentir le téléphone, l’homme n’est sauvé par rien, ni la bouille ronde de la maigrichonne, ni l’appel impromptu ne feront basculer in fine le sort.


Tu me l’as répété "même si tu n’es pas du voyage, tu peux t’en aller ! Tu peux t’en aller". Il criait presque. Le ton montait. Et la fatigue. Le trouble…Qui sommes nous ici ? Et ailleurs qui serions-nous ? Tu aurais pu t’en aller.

Ne pas croire qu’il va advenir quelque chose. Corot n’est plus, la pluie n’est plus, là-bas nos semblables s’affairent ; c’est une cour, petite – toute ta vie, te dire c’était dans cette cour.


Nulle utilité à tes bagages, nulle utilité à la guerre, nulle utilité à la tendresse. Le sec de l’homme hurle dans la lumière.


Sans moi peu affère à cette fille. Des générations l’ignorent. Les cloches ne sont jamais lessivées et leur timbre claque à midi. Il n’est pas commun d’observer le vermillon à Alméria, encore moins les autres couleurs criardes. Terminée la sieste. Ainsi. La fin de l’amour. L’armée ne parvient pas jusqu’à ce point ignoré des cartographies. La porte en ogive donne accès à une crème poussiéreuse. Tu ne l’emprunteras pas, auparavant tu en auras été empêchée.

 

Le vent ce jour-là provenait de l’est. Je me souviens de sa jupe flottant bien avant son départ, tout au long de notre séjour. Le vent aurait pu sauver de la fin de l’histoire.

 

Où est passée la caméra ?

 

Hôtel della Gloria. Le soleil noyé dans l’orangeraie invisible sous les pylônes. La vida continua. Deux étoiles peuvent-elles éclairer le toit de leurs amours ?


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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 12:24

« Comme si je pouvais habiter aussi l’espace du voyage. »

Raymond Depardon

 

 

I

 

Immobile à Feuchères.

J’attends à mi-chemin de l’ascenseur vitré et de l’escalier de pierre.

Apparition gare de Nîmes d’un sourire chavirant.

 

II

 

Comment voir l’autre à travers un prisme ?

Chercheur d’or et pionnier en 1848, je  n’ai que de vaines réponses.

Une voix off soulignée de rouge me chuchote « L’esprit des lieux est une étrange chose ».

 

III

 

.222 Remington - Masse de la balle 55 grains -Vitesse initiale 943 m/s

Cette femme s’ennuyait. Pour se divertir, elle avait décidé de réaliser l’éthologie de l’espèce humaine.

Expériences de séduction, d’adultère, de séparation et de reconquête…

 

IV

 

Elle me rappelle Rahma, celle qui après avoir tué les pères, en éprouve bien sûr une infinie nostalgie.

Malgré tout - Aimer en ce lieu clos embaume. Aimer en ce lieu clos étreint. Aimer en ce lieu clos réfléchit.

Comme tranchant de lame ternie remet à l’envers ce qui était à l’endroit.

 

V

 

Ricochets sur (sa) peau passée au gant d’huile de cade. Son corps n’est pas lieu de gêne.

Je l’oints – du gant de crin qui doucement l’échauffe – tant que son sommeil ne peut advenir. Ricochets sur (ma) peau.

Maladresse qu’entre deux baisers elle m’a soufflée.

 

VI

 

Lit terrible où s’inscrivent les svastikas!

Mot d’ordre dans l’atrium: pénétrer et se sentir soulevé - masculinité tendue.

S’échapper du cercle de mosaïque, virer romantique, se tenir la main et déambuler dans des jardins imaginaires.

 

VII

 

Bambous contemporains du palmier offert en 1985 par le jeune Martial à Bernadette l’effrontée.

Pourquoi écrire telle légende sous le simulacre d’une leçon d’amour ?

Le temps gris, les flaques belles et une partie de moi-même rapetissée à toute vitesse. Nil novi sub sole

 

VIII

 

De colza dont ses bronches ne savaient se défaire, elle récoltait des bouquets qu’elle offrait aux chiens.

Les feuilles d’oxalis palissaient à l’ombre, j’avais la frilosité qu’on recherche à Cadaqués.

Mon cœur fatigué à mi-avril.

 

IX

 

La boue ruisselait qui aurait pu me soigner. Voulait-elle de moi ?

Rue des Moulins, elle avait prononcé "Les cadereaux se désengorgent". Mais elle ne voulait toujours pas de moi.

Cela ne pouvait que finir mal, non ?


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2 mai 2013 4 02 /05 /mai /2013 12:20

marges_cath.jpg

Valence – apparition sous les brumes –immaculées non point

Surprise que le train ne s’y arrête pas et assoupissement

Chute du chapeau de feutre de l’homme qui balançait son pied dans l’allée

Près de toi, nul éveil

Sinon

Perceptibles les vignes qui pleurent, le rose des arbres de Judée en flammes

Tel, traversant un champ sous les ondées de pétales blancs

Oublié l’essoufflement tenace

Oublié le corps massif près de la vitre

Effacement de la vallée du Rhône

Là et ici - Las !

Menaçantes affiches du Front National

Tes racines sont dans le sol de tes mots

Face à la route embaumée, celle qui mène aux Cévennes

Tant d’itinéraires bardés de pierres sèches

Les aïeux reclus

Au nom d’une modernité réprouvée

Ceci est la perspective de (re)venir à Nîmes

Iris du XXIème siècle

La place d’Assas, l’arpenter, l’épuiser, prendre appui près de Robert Denis

Quelque chose est insupportable mais quoi ? Mais SOI ?

Sous les miellats, vanité fait force de loi.

Souvenirs des rituels – comme demoiselles de fées

Ne pas se réveiller de mauvaise humeur

Penser à sa survie

Comment Picasso rature et Breton biffure

Reconstituer un itinéraire

La ville désertée du pas de Courbet au pont amputé

Comment le mouvement du père au fils dessine autre chose

Que le double héritage de la domesticité et du prolétariat

Les toits, les fontaines et les flaques d’eau sablée

Les injures qui ne sont qu’apostrophes

La foule piétine l’esplanade, son taux d’adrénaline crève le plafond des platanes

Sous la harangue d’un bonimenteur – Nil novi sub sole

Qu’est-ce que le souci ?

Souci de l’âme qui ne trouve plus d’adoption

Regards autour de soi

Sous fenêtres closes, crocodiles avant migration, des ombres, une lumière médusée

A quand le printemps ?

Fils tissés, fils non ciselés, des froids et des chauds

Succession de révolutions

Relire –après- ce que furent les Karamazov

 

Moi, je suis immobile à Feuchères.

J’attends à mi-chemin de l’ascenseur vitré et de l’escalier de pierre.

Apparition, gare de Nîmes, d’un homme au sourire chavirant.


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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 05:18

garcia_alix.jpg

Alberto Garcia-Alix, Gabriel, 1980, Photographie - Tirage argentique N&B

 

Il a recouvert des valérianes officinales de dessins au curaçao [azul] tel que le professait le Dr Charcot en 1853.

 

Il a autrefois travaillé avec de petits plateaux de bakélite polychrome [multicolor] qu’il recouvrait de plâtre patiné et de vernis magique sous lesquels il avait peint de purpuréens [púrpura] carpelles.

 

Il a accompagné des militaires qui avaient déserté Libreville, blêmes [pálido]de colère.

 

Il a fait la cible au volant de ses voitures sanguines [carmin] après avoir joué longuement au base-ball avec ses enfants.

 

Il aurait dissimulé de la psilocybine dans le fauteuil noir et blanc [blanco y negro] qu’occupa sa vieille mère à Rodez de 1905 à 1969, ce qu’il a toujours nié.

 

Il a utilisé sa sœur aînée, non pas celle qui possède un sixième sens pour détecter les brebis galeuses mais celle qui hurlait "I love you but I’ve chosen darkness" [oscuridad].

 

Il a filmé sous le contrôle de scientifiques patentés, trois seringues verticales parme [violeta] selon les angles respectifs de 180° ou 90° en un seul fix à Prague.

 

Il a soufflé les larmes des mères au-dessus des garrots maculés de pisse [amarillento] et après coup a rugi en prenant le pas de course "Tu peux vivre ici, si tu le veux !".

 

Il aurait fait tuer par mégarde 1, 2, 3, 4, 5 iconoblastes par inhalation d’astringente pistache [verdín], sans toutefois les faire souffrir.

 

Il aurait fait aussi mitrailler plus de treize personnes en fermant les yeux [ciego] lors d’une descente à Phnom Penh, le 10 avril 2005.

 

 

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 05:07

« Le Feu–Saint-Antoine, le Feu Sacré, le Mal des Ardents, noms divers donnés à des épidémies dues à l’ingestion, le plus souvent en temps de disette, de farines contaminées par l’ergot du seigle. L’ergot du seigle est un parasite de certaines graminées qui se présente sous forme de bâtonnets de deux à trois centimètres de long accolés à la tige de l’épi. Il peut se trouver mêlé au grain et moulu avec lui. C’est un toxique responsable au cours des temps de nombreuses épidémies. La dernière en France a eu lieu voici une trentaine d’années, à Pont Saint Esprit dans le Gard, en plein vingtième siècle. Maux de ventre, convulsions, gangrène des membres, brûlures internes, se succèdent tandis que se produit une élévation ou, au contraire, une baisse de tension artérielle. Il n’existe pas d’antidote. »...

 

>> lire la suite

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16 février 2013 6 16 /02 /février /2013 02:40

La porte du frigo est une fleur de tabac, de celles que le voisin affligé d’un léger strabisme s’est procuré en vente libre lors de son 7ème voyage dans les Badlands. Toi, tu n’y étais pas.


C’est une tête d’oiseau mal découpé, coiffant son ombre sur le papier mural d’un bouge à Carnaubeira da Penha. Sans doute l’aurais-tu souhaité.

 

C’est la ligne de destinée que dessinent des fentes tendues et bordées de poudre ivoire sur le mur perpendiculaire au béton ciré couleur palombe. Tu t’y prends toujours juste un peu tard.


C’est un système adéquat sans pitié pour l’héroïne dont, en fin de course, on ne retiendra que l’antienne " un papillon sur l’épaule vaut mieux qu’un singe sur le dos". Tu assumes ta déconvenue.

 

morfina 2010

Morfina (de la série The Essence of Decadence),

Tirage numérique,

Tania Brassesco & Lazlo Passi Norberto, 2010


C’est une boîte de perspex comme on peut s’en procurer à Khorsabad et qu’ensuite les filles du calvaire emplissent de mushrooms onirogènes ceints de velours imprégnés de bois de santal. C’est ce que tu prétends.


C’est un vélin rose qu’écrivait une belle au tricot rayé dont le rictus asymétrique brisait toute paix durant le quatrième semestre de l’an 1947. Auras-tu le courage d’admettre ta frustration ?

 

C’est un lit de visions monumental et archaïque  traversant les paysages dentelés d’éther sous les semelles Reebok à 80 dollars. Tu répètes à l’infini les mêmes frayeurs.

 

C’est une histoire dont tu aurais voulu t’enorgueillir. Sauf que tu es l’absente de ta vie.


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15 février 2013 5 15 /02 /février /2013 00:16

Prologue

 

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J’ai marché et j’ai vu les malheurs. Cent fois. Eparpillés les débris de métal et réduites les chairs. Le père et l’oncle déboussolés. Moi, intra utéro. Je n’ai pas sucé mon pouce. Attente à l’ombre du cerisier, en juin et son apogée. L’ennemi n’était pas au rendez-vous, les tours de piste n’avaient pas été suspendus et nul ne fut perdu. Demain et pas avant, je vais arriver. Traverser les plaines inondées, franchir le col tumescent et traverser la Vallée de l’Hariagha. Les rhinolophes dorment ailes repliées sur leur face, les limaçons demeurent opercules clos et les roses m’entourent de leurs tiges givrées. Silence. Dans le chemin aux cent carrefours, j’avance.


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