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Des lieux

Les Ateliers de traverse

déclinent leurs activités

dans plusieurs régions

Agenda

 Actualités des pôles régionaux

 

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Ateliers de traverse 14

" Preuve et Epreuves du sentiment en littérature" 

décembre 2013

à Caen

 

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Ateliers de traverse 30

 

Le rêve de...

  le 19 février 2014

à Nîmes

 

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Ateliers de traverse 76

Ateliers du jeudi 

saison 2013 - 2014

à St Germain des Essourts

 

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Ateliers de traverse Lilas - Paris

Fais ton cinéma!

saison 2013 - 2014

à Paris

 
27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 18:44

 

J'ai cherché la vie fantômatique des images, comme on s'endormirait une nuit dans la forêt. J'ai trouvé une méditation sur le cinéma et la photographie au Palais de Tokyo. J'ai retrouvé Mnémosyne. J'ai entendu des histoires de fantômes pour grandes personnes, j'ai marché sur des projections d'images choisies par Didi- Huberman, revisionné des séquences du Cuirassé Potemkine et de Nuit et Brouillard, j'ai trouvé que le cinéma servait le devoir de mémoire.

 

J'ai cherché à être dans la lumière, je n'ai trouvé qu'un éclairage d'appoint.

J'ai cherché à souligner le contour des choses, j'ai trouvé l'odeur de la chair brûlée.

J'ai cherché le mouvement continu de l'écriture, j'ai trouvé l'impact des nervures et des brisures.

J'ai cherché à prendre des trains pour les étoiles, j'ai visité Berlin, Rome et Tokyo, avec toi.

J'ai cherché à enrôler le hasard, j'ai trouvé un processus créatif.

 

J'ai cherché de nouvelles frontières à traverser, comme du vif-argent à l'intérieur des veines, j'ai croisé les forces de la nature, éprouvé un état de grande exaltation, comme une envie de boire l'océan glacé. J'ai vu les rayons lumineux de la fin d'été balayer de leurs dernières forces un sable extrêmement fin, extrêmement blanc. J'ai senti sa douceur sous mes pieds, j'ai trouvé le plaisir.

 

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27 août 2014 3 27 /08 /août /2014 18:35

 

Après avoir bu un Lambrusco, elle a encore cherché cette odeur de cuir d'Italie qui soulignait autrefois la présence de Sam à ses côtés mais n'a trouvé qu'un air de douce ironie : celui qu'il avait lorsqu'il la planta à la terrasse du Soleil. Ensuite pendant des jours, le nouveau visage de Sam a flotté dans tous les espaces qu'elle traversait, telle une somnambule qui aurait perdu l'atout majeur de l'état somnambulique : l'inconscience.

Ils s'étaient perdus et retrouvés tant de fois qu'elle aurait pu se dire qu'il en serait de même cette fois. Pourtant il y avait là, dans cet air de douce ironie sur le visage de Sam, un signe fort comme un point final au bas d'une page de la Recherche de Marcel Proust.

Elle avait passé des heures dans leur appartement déserté, guettant malgré elle les réminiscences des sons et des odeurs d'un quotidien partagé.

Elle continuait de laisser vacants les tiroirs qui avaient contenu les affaires de Sam, d' empiler son courrier sur le coin du buffet, de se demander ce qu'il faisait au moment où elle pensait à lui.

Elle continuait d'arroser les plantes du balcon, de nourrir le chat, de répondre au téléphone.

C'est ainsi qu'elle avait accepté de rejoindre son frère à Luna Rossa, un restaurant italien du 3ème arrondissement.

Elle écouta le récit de ses vacances à Naples : les balades dans les îles en journée- Positano, Procida- les virées dans les bars de la Via dei Tribunali la nuit.

Elle l'écoutait en sirotant leur troisième bouteille de Lambrusco, jalousant plus que jamais son incroyable légèreté. D'où lui venait-elle d'ailleurs, cette légèreté, certainement pas de leur éducation ! A moins qu'il n'ait su, une fois encore, trouver ce qu'elle avait cherché en vain durant toute son enfance : un souffle de vie.

Elle grattait l'étiquette de la bouteille vide, évitant de rappeler à son frère qu'elle aussi avait pu admirer un jour les peintures du Muséo Cappodimente.

Mais déjà les personnages du tableau de Caravage dansaient, distordus, dans son regard embué. La lumière qui enveloppait le crucifié dans une clarté divine éclaira une autre scène, plus intime : le mouvement de leurs deux corps à Sam et à elle, dans cet hôtel napolitain qu'il avait réservé pour lui faire une surprise. Il y avait eu du bruit une bonne partie de la nuit juste sous leur fenêtre, de la musique, des voix, des rires, des cris.

Les jambes de Sam avaient écarté les siennes et son corps avait semblé plonger en elle, comme pour y chercher une source inépuisable. C'est le visage qu'il avait à ce moment précis, cet amour fou que lui avait révélé l'éclat des réverbères de la Piazza Bellini, qu'elle reçut comme une flèche qui aurait traversé le ciel de cette fin d'été à Paris.

Son frère parlait toujours, tandis qu'elle comptait les miettes que ses doigts faisaient rouler sur la nappe tâchée d'huile piquante.

 

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30 juin 2014 1 30 /06 /juin /2014 18:49

C'est un pas de côté, c'est emprunter les chemins de traverse,

une histoire de Princes qui devient motif fictionnel millénaire :

tu es l'énigme infime dans une autre infinie,

tu apprends de l'inattendu, de l'imprévisible, de ce qui semble le plus aberrant - la mort

bien sûr, mais aussi la présence des voix et des corps perdus,

celles et ceux parfois atones des Présents.

Doivent-ils donc disparaître pour que tu les sentes exister, et toi où en es- tu de la vie ?

 

C'est aussi mettre des mots sur des glissements de terrain,

des vibrations du sol aux emballements physiques de ton cœur :

tu te passes de tes vieilles béquilles- tu aimerais encore bien fumer comme à 20 ans

mais l'âcreté a pris depuis longtemps le dessus sur la beauté du geste-

tout est en branle ; tu coupes tes cheveux, tu déménages dans un autre lieu,

tu le parcours comme la ville éphémère près du chantier de Touch of sin..

Comment accompagner l'élan, faut-il tenter le radical ?

 

 

C'est enfin rejoindre l'inconscient, laisser s'emballer les rêves, oser dériver

des arts aux sciences soudain réconciliés dans un dépassement de toute vérité :

tu as décidé de fuir toute idée préconçue, tu en es pétrie !

Des couches et des couches que tu voudrais arracher sans douleur,

mais tout part en lambeaux, insidieusement, tu es tentée par ce «  je ne sais quoi » de vivant, l'expérience de la liberté, comme éplucher l'oignon tranquillement,

et partir à la recherche de nouveaux mondes, de là où tu es.

 

 

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8 avril 2014 2 08 /04 /avril /2014 10:50

 

 

Cut up: Les mots d'Artaud

 

Cauchemar de chants d'orgue en ébullition interne,

Un train pour une étoile,

L' histoire entière dans ces paysages convulsionnaires.

 

Soleil ivre garrotté d'un mauvais esprit,

Hallucinant ce pinceau en ébriété

qui suit la balafre noire d'un ciel très bas:

 

Van Gogh a lâché ses corbeaux.

Un paysage qui trempe la terre dans les vagues du ciel,

L'apocalypse : peroxyde d'azote aux microbes noirs,

 

L'énigme pure, la pure énigme de la fleur torturée

et la chaire hostile aux coups de flammes enchaînés,

Un envoûtement de mille étés!

 

Ainsi

un paysage

à midi.

 

 

Fragment poétique 1

 

Les lauriers roses dont les têtes penchent

                  dangereusement

                    irrésistiblement

                      fatalement

                        immanquablement

                          définitivement

                                             vers le bas

 

Fragment poétique 2

 

Les couleurs partent en fumée dans le jardin de l'hôpital St Paul.

De grands arbres baignés de lumière se déploient dans la tramontane,

touffus et mousseux sous le bleu intégral du ciel moutonneux.

Leurs membres tordus au déclin du jour à St Rémy de Provence,

Leurs membres amputés, ne peuvent plus saluer la vieille qui passe en contre-bas.

Un godillot sombre s'est retourné sur le chemin caillouteux.

 

 

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20 février 2014 4 20 /02 /février /2014 12:24

 


 

Harriet Andersson dans Monika (1953) Ingmar Bergman

 

Regard caméra mais aussi regard provocateur, interrogateur, frondeur, triste, obscène, humain, fiévreux, désirant, désespéré, regard plein d'aplomb, de mépris, de dépit et d'ennui mais regard libre et libérateur.

Regard inspirant, il faut croire, à commencer par ceux de La Nouvelle Vague.

On se rappelle de l'affiche du film Monika arrachée au mur d'un cinéma par Antoine Doinel et son ami dans Les 400 coups de François Truffaut et du regard caméra qui clôt le film de façon aussi ambivalente.

Pour Jean-Luc Godard, c'était tout simplement  " le plan le plus triste de l'histoire du cinéma".

Quelle beauté que ce regard qui fait s'éteindre tout autour de lui pour ne garder que la lumière dans ce visage de femme, et dans ce regard, l'étincelle de vie, l'âme qui échappe à presque tout!

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 12:54

More Joy

L'esprit et le corps se rétractent sous l'injonction,

se dérobent à toute attente, tout proramme,

se perdent plutôt dans la matière mouvante des désirs embués,

dans la contemplation de fluides colorés et offerts.

Je n'ai confiance que dans la nuit, je suis heureuse des jours vacants.

 

Better Now

Corps et matières rencontrés, unifiés, séparés :

l'eau est un élément enveloppant qui permet aussi de flotter, de dériver.

Au ralenti je transpose ma recherche en textes et images :

diapositives en couleurs sur l'écran blanc des souvenirs.

Je me cherche sur les polaroids vieillis, dans les instants vifs.

 

Stop à la nostalgie qui mord !

 

Happy End

Des lettres et des mots que je trace au p'tit bonheur :

épitaphes, dédicaces, poèmes et nouvelles m'accompagnent.

« Je t'ai apporté du papier / et une très bonne plume »

«  Les nuages de coton sont loin / et tu es parti sans me dire adieu »

Philippe Soupault à Louis Aragon, Paul Eluard, à moi.

 

Comme je marche

Comme je danse

Comme je dors

Comme j'aime et je déteste

Comme je souffre et tu manques

Je vis avec ou sans bonheur !

 

 

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24 janvier 2014 5 24 /01 /janvier /2014 11:59

A TOUCH OF SIN de Jia Zhangke ( 2013)

 

 


 

 

C'est un film politique et plastique, un documentaire sur la Chine actuelle mais aussi une fiction qui nous emmène sur les traces de quatre personnages qui se passent le témoin- la pression économique et sociale qu'on leur fait subir chaque jour de leur vie et qu'ils vont rejeter de façon radicale, que ce soit par le crime ou le suicide- se croisant à l'image sans que Jia Zhangke n'en fasse un dispositif qui les conduirait à se retrouver. On remarque à peine ces glissements d'un destin à l'autre, orchestrés avec maestro par un œil qui capte merveilleusement l'adéquation et l'inadéquation de l'individu à son milieu.

 

La violence soudaine à laquelle ont recours ces personnages n'est pas sans rappeler certains personnages de Takeshi Kitano, mais loin de l'univers violent codifié des yakuzas, ce film nous plonge dans l'extrême solitude de l'individu face au groupe constitué et organisé comme un rouleau compresseur. Sous tension, la spectatrice que je suis, (sou)rit nerveusement lors de certains passages à l'acte, à commencer par le premier tableau : un homme humilié finit par dézinguer les petits et grands patrons d'une entreprise nationale. Cette distance amusée qui n'est certainement qu'un réflexe de mon esprit médusé est cultivée tout au long du film à travers des scènes qui me transforment malgré moi en spectatrice – touriste, voyeuse aussi, lorsque j'assiste par exemple à la parade militaire des jeunes prostituées devant des hommes d'affaires qui viennent dans ce lieu improbable chercher là un divertissement à la mesure d'une folie communicative et sociétale.

 

Tirés de quatre faits divers sanglants, les personnages recréés par Jia Zhangke sont sans cesse en mouvements et épousent ceux de la caméra qui capte tout autant les paysages de la Chine urbaine que ceux de la Chine agricole. Plusieurs tableaux magistralement filmés mettent en scène l'individu esseulé au bord d'une route, telle cette jeune maîtresse qui marche vers la ville où sa mère cuisine quelques mois pour les ouvriers qui construisent un nouvel aéroport, ou dans la foule d'un aérogare, parmi une multitude de gens en transit.

 

Les personnages traversent également des scènes de genre du cinéma: la jeune femme-maîtresse qui travaille dans un sauna, se transforme en héroïne de film de sabre, les deux hommes devenus meurtriers sont filmés comme dans un road-movie : l'un d'eux dessoude au bord d'une route trois jeunes voyous qui l'avaient attaqué un marteau à la main. Quant au jeune couple sacrifié sur l'autel de la prospérité économique, leur amour naissant aux prises avec la misère humaine et sexuelle ne fait pas long feu. On est déjà loin de la comédie dramatique classique, en plein dans une modernité artistique et dans le champ d'un regard sans concession que les autorités chinoises ont décidé d'interdire mais que nous avons, nous, le droit de saluer et de partager.

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1 novembre 2013 5 01 /11 /novembre /2013 16:33

La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche( 2013)

«  La perception d'une chose c'est la chose moins quelque chose qui ne m'intéresse pas. »

Gilles Deleuze cours de janvier 1981 sur Matière et mémoire de Bergson

 

Est-ce Adèle ( jouée par Adèle Exarchopoulos)ou La vie d'Adèle qui m'obsède ?

 

La bouche hébétée mais aussi le regard enfantin mais aussi le visage rond mais aussi le corps aux courbes si pleines et la peau qui rosit à peine effleurée par le plaisir de l'émotion, la caresse ou marquée par la déflagration de l'émotion, la gifle.

Adèle et l'oralité qui me dérange quand elle enfourne ses pâtes dans une bouche barbouillée de sauce tomate, quand elle rote, quand elle tend sa bouche indécemment vers la caméra, vers moi, vers le monde. Qui me dérange – parfois avec bonheur- dans la façon dont elle est filmée. Car Abdellatif Kechiche fait de moi, spectateur, le matériau conducteur des sensations et des émotions à l'écran- l'image vient se frotter à moi- matière, concentré d'atomes mais ce transfert de sensations et d' émotions ne provoque pas assez d'électricité, le courant alternatif me bringuebale du positif au négatif et du négatif au positif.

 

Car j'ai aimé et je n'ai pas aimé La vie d'Adèle.

 

Je l'ai rejeté pour de multiples raisons.

Trop de clichés, sur les deux familles tout d'abord - celle d'Adèle, du côté des cadres moyens, mange en regardant « questions pour un champion » et sert des discours d'un autre temps sur la sécurité que donne un vrai travail / celle d'Emma, plus bourgeoise n'est pas mieux traitée avec la mère et le beau-père au regard lubrique prônant l'art et la bonne chère à tout prix. Et puis les clichés sur l'art justement, et le rôle qu'il doit jouer, à travers les paroles saisies dans les cours au lycée et dans les romans étudiés- dont La vie de Marianne de Marivaux et ces mots qu'une lycéenne répète tant ils sont censés lui révéler quelque chose d'essentiel «  car je suis femme », sans oublier les portes ouvertes qu'enfoncent les étudiants aux Beaux- Arts lors de la soirée d' anniversaire d'Emma. Toutes ces grandes vérités exprimées de façon si pontifiante que je m'agace et finit par rejeter ce qui pourrait m 'émouvoir, à savoir l'extrême naïveté de ces discours de jeunes gens qui découvrent et apprennent à mettre en voix ce qui résonne en eux.

Pourquoi donc ce mouvement de rejet ?

Est-ce parce que je ne sens pas de regard bienveillant derrière la caméra ? Ou bien parce que cette caméra intrusive et directive ne me laisse pas assez de place à moi spectateur ? Les très gros plans sur Adèle me montrent les larmes, la morve- trop de morve- une bouche avide de consolation- la caisse de barres chocolatées sous le lit, car une adolescente se console forcément en bouffant ! - et d'abandon, mais je ne parviens ni à l'aimer ni à m'intéresser, ni à m'identifier à elle, pourtant Kechiche l'a filmée de telle façon que j'entre en elle, que je sois elle... Ce personnage que le réalisateur ne laisse pas assez libre pour que je puisse fantasmer ce qu'il pourrait être ou devenir.

Le fantasme et la sexualité. Les scènes de sexe font partie pour moi des belles scènes de ce film parce qu'elles sont crûes et qu'il y a un véritable don des actrices. Mais je n'ai pas senti la fièvre qui m'était jouée à l'écran, je n'ai vu que le jeu justement. La sincérité et l'intensité semblent avoir été exigées et donc perdues.

 

Pourtant malgré tous ces défauts et peut-être à cause d'eux, le film me poursuit.

Certaines images m' obsèdent tant que j'irai les revoir, et revivre quelques moments de grâce : petit joyau des 18 ans d'Adèle dans cet écrin qu'est le jardin familial dans les faubourgs de Lille, lorsqu'elle danse sur «  I follow rivers », scènes de manifs pleines d'énergie, scènes où Adèle est entourée d'enfants - sa joie de transmettre et la sérénité qu'elle ressent lorsqu'elle surveille les petits à la sieste- des scènes filmées «  plus large » où l'on respire un peu.

Et puis encore deux scènes en miroir : celle très violente de la séparation où l'on touche l'inéluctable et le définitif sur le visage et le corps des deux actrices et celle du rendez-vous dans le bar lorsqu'Emma, bien qu'enfiévrée de désir, lui dit qu'elle ne l'aime plus. Léa Seydoux est ici très juste et magnifique- davantage que dans la scène de rencontre à laquelle fait aussi écho ce passage.

Film de 2H59 qui à mon sens aurait gagné à être "resserré" sur la période adolescente, car c'est là qu'on sent le plus de justesse chez le réalisateur et ses actrices. Le devenir de ces deux personnalités et les cendres de leur passion amoureuse ne m' intéressent déjà plus, tels qu'ils sont filmés.

Seul l'instant «  prégnant » m'importe et, comme une chanson d'amour perdu, je veux y revenir encore, ne pas passer à la chanson d'après. Un peu comme Adèle qui refuse d'oublier. Et m'empêche de l'oublier.

 

 

 

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25 octobre 2013 5 25 /10 /octobre /2013 15:23

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Lorsque j'entends la vallée des roses, je comprends vallée des larmes.

 

Quand on me dit Ouarzazate, ce sont les portes du désert qu'on m'ouvre et passent alors les caravanes qui suivent la route des mille Kasbah vers Fès ou Marrakech.

 

Lorsque je lis la vallée des roses, c'est tout mon visage que je plonge au cœur d'un bouquet des plus odorantes, des plus somptueuses fleurs du sud marocain.

 

Quand on me parle de la vallée des roses, je ressens l 'équilibre des chaos rocheux, la majesté du Haut- Atlas, la promesse d'un oasis.

 

La vallée des roses ou le rythme des saisons, la vallée de l'Oued Dadès qui m'est inconnue ou les roses que je n'ai pas cueillies à Kelaa, le partage de l'eau et la cérémonie du thé, le chant des femmes au travail ou l'ahwach ou l'ahidous.

Lorsque j'entends le silence de ces larmes du dedans, je prends la mesure du manque qui se coule dans les sillons que ces larmes ont creusé.

La vallée des roses ou le désert des sens, peu importe !

La vallée des roses, c'est toujours la promesse de parfums enivrants qui montent de la terre vers nos esprits et nos corps rendus indolents.

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24 septembre 2013 2 24 /09 /septembre /2013 11:39

 

Jeune et jolie de F. Ozon ( 2013)

 

Accepter de ne pas comprendre...

Comme pour un deuil, rester derrière une porte, être placé devant le mystère de l'adolescence :

« On n'est pas sérieux quand on a 17 ans » cette proposition poétique de Rimbaud pour seul guide- et combien précieux sur le chemin du renoncement-

L'adolescence et le respect craintif qu'elle inspire, l'adolescence et son aura sacrée dont on la prive trop souvent par peur justement de ses débordements, de son opacité.

Le choc que peut constituer la découverte de sa propre sexualité, le besoin de re-naître au monde en tant qu'individu, l'envie d'expérimenter, de vivre...Des étapes dans toute existence, de possibles réponses à des questions que ne pose pas vraiment le réalisateur François Ozon qui sait garder la beauté du secret et de l'inexpliqué.

Une œuvre sèche et cruelle à la mesure de l'horreur et de la fascination qui accompagnent souvent la prise de conscience du changement de son enfant en un « autre », «  ange exterminateur » qui porte sur notre monde et notre être un regard sans complaisance et qu'on croit sans amour.

Une œuvre qui a l'élan des espoirs qui donnent l'envie de grandir, de changer, et le souffle d'une audace aussi désespérée qu'un lancer de dés.

Un film qui a du rythme, oscillant entre de belles longues scènes de complicité familiale et les allées et venues robotiques et professionnelles du personnage joué magistralement par Marine Vacth avec un dress code de représentante en produits de luxe.

Un film tranchant qui rappelle le très beau A nos amours de Pialat, qui lui aussi filmait sans concession la liberté du côté de la sexualité. Tranchant rendu plus acéré par le doux thème Eté de Philippe Rombi et les trois titres de Françoise Hardy – A quoi ça sert, Première rencontre, Je suis moi- qui accentuent le vertige de nos émotions retrouvées.

 


 

 

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